Le “juste prix” des vêtements


Soldes, Black Friday, Cyber Monday ; les périodes de réductions se multiplient pour nous proposer des offres toujours plus attractives. Mais, comment cela est-il possible ? Quand est-il du vrai prix des vêtements que nous portons ?

LE PRIX DES VETEMENTS DE LA FAST FASHION

A priori, si vous achetez une robe à 50 euros vous pensiez plusieurs choses ; certains se diront que c’est une bonne affaire, d’autres que c’est encore un peu cher… Il est possible qu’en patientant quelques semaines vous puissiez l’obtenir encore moins cher en promotion. Néanmoins, vous vous en doutez, des prix aussi attractifs cachent une tout autre réalité. Si ce n’est pas vous qui payez le prix fort, d’autres le font à votre place.  Mais alors, comme savoir quel est le juste prix de nos vêtements ?  

Depuis des années, nous avons été tentés de consommer des vêtements « pas cher » et « jetables » ; de mode qui se renouvèle de plus en plus vite. Ce, au détriment de la qualité des matériaux, de la qualité du travail et de notre planète. C’est ce que l’on appelle la FAST FASHION.

Comment ces marques peuvent en plus de ces prix plus qu’attractifs ou encore nous proposer des réductions toute l’année? Les soldes et autres promotions sont devenues la norme pour attirer le client qui fini par se demander pourquoi acheter des articles qui ne sont pas remisés. Mais, ne vous y méprenez pas, la plupart du temps, ces marques dégagent des marges énormes qui leur permettent de proposer des promotions très alléchantes tout en dégageant encore des bénéfices confortables.

Que quels piliers reposent ces prix pas chers ?

1. Une main d’œuvre pas cher

La réalité ? Les salaires des ouvriers textiles et leur encadrement sont très variables selon le pays de fabrication. Un peu partout dans le monde des ouvriers textiles qualifiés travaillent plus de 10 heures par jour pour satisfaire la demande de vêtements à bas coûts. Les conditions de travail sont parfois excécrables : nombre d’heures, dangerosité des produits utilisés, insalubrité, salaire de misère, … Il est important de ne pas faire de généralité en stigmatisant tel ou tel pays car au sein d’un même pays les différences de traitement sont disparates.

Une chose est certaine ; les salaires des pays en voie de développement sont bien inférieurs à ceux pratiqués en Europe de l’Ouest. Le bas coût de la main d’œuvre permet de réduire considérablement la facture de production.

Des exemples alarmants

Plusieurs scandales ont éclaté ces dernières années comme l’effondrement du Rana Plaza au Bengladesh. Cet incident a coûté la vie à un millier de personnes et a mis en lumière les conditions insalubres, les produits toxiques utilisés et d’autres insalubrités.

Plus récemment la condition des Ouïghours en Chine a ému l’Occident, il s’agit d’esclavage moderne sur fond de racisme culturel.

Ces exemples ne sont qu’une partie émergée d’un énorme iceberg. Aujourd’hui on estime à environ 75 millions le nombre de personnes travaillant dans l’industrie textile au niveau mondial.

ET LES MARQUES MILIEU-DE-GAMME ?

Moins montrées du doigts que les géants de la fast fashion, les marques milieu de gamme ne sont pas en reste. Si la prise de conscience est réelle, le résultat en boutique peut être aberrant.

Vous pensez qu’un prix élevé est synonyme de qualité ? Ce n’est pas toujours le cas. Il est plus difficile de démêler le bon du mauvais dans ce type de marque. Pour se protéger des mauvaises surprises n’hésitez pas à regarder l’étiquette : la matière, le lieu de fabrication sont autant d’éléments qui vous permettront de déterminer le « juste prix » d’un produit. Certaines marques misent en grande partie sur leur marketing et font « payer la marque » au consommateur final.

D’autre part, la plupart de ces marques fonctionnent avec des revendeurs multimarques dont il faut intégrer la marge au prix final pour que la marque s’y retrouve. Acheter la robe 100% polyester fabriquée au Bengladesh à 150 euros parce que c’est une marque connue, est-ce une si bonne affaire ?

QUID DES MARQUES INDEPENDANTES, ETHIQUES ET RESPONSABLES ?

Les prix des vêtements des marques indépendantes, éthiques et responsables sont souvent critiqués. Pour certains c’est trop cher. Là aussi il faut démêler le vrai du faux et se concentrer sur ce qui est important. C’est une réalité, l’utilisation de matière éco responsables, traçables, associée à une fabrication locale (en Europe de l’Ouest) dans des conditions dignes des Droits de l’Homme a un coût. Ainsi, je ne peux que vous conseiller de décrypter les étiquettes de composition et de Made in des vêtements.

La plupart du temps les marques indépendantes ne font pas appel à des revendeurs. Elles fonctionnent en circuit de distribution direct, c’est-à-dire qu’elles commercialisent leurs produits sur leur site internet, et dans leurs boutiques en propre. Eventuellement, elles peuvent apparaitre sur des marketplaces proposant des commissions attractives (limitées à 10-15% du prix de vente).

Le choix d’une distribution directe permet de réduire considérablement la note pour le consommateur final. En effet, le prix est divisé par deux comparé à ce qu’il aurait été dans un circuit de distribution indirect.

LE COUT DES VETEMENTS

Plein de bonne volonté vous voulez acheter mieux mais être surs d’un rapport qualité/prix qui soit juste. Il faut avant tout comprendre comment se calcule le prix d’un vêtement.

Quand il est question de circuit éco-responsable et de prix juste, cela signifie l’entreprise fait des choix environnementaux et éthiques. Ce choix a une incidence sur les prix affichés. Cette démarche s’appuie sur l’aspect qualitatif des matériaux choisis, leur moyen de transport ainsi que la rémunération de chaque intervenant dans la conception du produit à sa juste valeur. 

Le graphique ci-dessous vous décompose le prix des vêtements distribués en circuit de vente direct :

LE PRIX DES MATIERES    

Idéalement pour s’inscrire dans une démarche éco-responsable les marques se fournissent en matières naturelles dont l’origine est traçable et/ou en matières issues de l’agriculture biologique et/ou en matière certifiées éco responsables. Ces certifications comprennent les matières recyclées, l’upcycling, l’utilisation de chutes de tissus etc… On tend ici à mettre en valeur les matières dont la fabrication n’a pas nécessité de produits chimiques et où l’utilisation des ressources en eau a été maitrisée.

Nous parlerons de ce sujet plus en détails dans un prochain article consacré à ce sujet et aux différentes certifications.

Pour aller plus loin dans le process, il est important de sa savoir tracer l’origine des matières en favorisant un filage et un tissage local et responsable.

LE COUT DE LA FABRICATION      

Comme indiqué sur le graphique le coût de la main d’œuvre peut largement faire varier le prix de revient d’un produit. Si le salaire minimum en France est de 10,45euros brut de l’heure, il peut varier x10 à travers le monde. Ainsi le salaire moyen mensuel d’un ouvrier textile est de 85€ au Bengladesh, 160€ au Vietnam, 291€ euros en Chine, environ 460€ au Pérou, et en moyenne 835€ au Portugal. Ces données montrent l’étendue de la variation des tarifs. Ces variations peuvent considérablement faire varier le budget alloué à la main d’œuvre.

Produire localement et gérer ses stocks

Produire les vêtements en local à un coût qui se répercute sur le prix final mais il permet de s’assurer :

  • que l’impact du transport sera réduit d’autant que du nombre de kilomètres parcourus et coutera moins cher
  • d’un meilleur contrôle des conditions de travail

Pour éviter le gâchis, ces marques optent souvent pour le système de précommandes ou de mini-séries ce qui leur assure un taux de vente élevé. En contrepartie, ceci évite des frais supplémentaires liés au stock. En revanche ce système mais ne permet pas de bénéficier d’économies d’échelle souvent réalisés par les grosses productions au-delà d’un certain nombre de produits par modèle.

Il est certain qu’une marque responsable qui fait le choix d’une production locale en Europe ne pourra pas proposer une robe à 50 euros dans son catalogue, c’est impossible!

LE COUT DES FRAIS DE FONCTIONNEMENT 

Pour vivre une petite marque doit tabler sur une marge entre 2 et 2,5 pour pouvoir payer ses frais de fonctionnement. En dessous elle ne peut pas survivre. Quels sont ces frais ?  

  • Charges sociales, impôts, assurance, loyer
  • Salaires, indemnité de stage, rémunération freelances (graphiste, photographe, mannequin, community manager…)
  • Frais techniques tels que site web, téléphone, Internet, déplacements ;
  • Promotion et communication tel que la publicité sur Facebook et Instagram, partenariats avec des influenceuses.

ET SEVENLIE DANS TOUT CA ?

Nous avons conscience comme les autres marques du secteur qu’il y a une demande grandissante de transparence de la part des consommateurs. Nous n’avons rien à cacher. La marque, ce sont ses clients qui la font grandir. Nous vous proposons des vêtements et accessoires en matières éco responsables. Toutes nos créations sont conçues et fabriquées en France et proposées à des prix justes et raisonnables.

Ceci est possible grâce au choix du business model : des petites séries, un développement et une fabrication locale, de faibles coûts de fonctionnement, de petites séries. Proposer un prix juste toute l’année cela repose aussi sur l’absence de promotions à tire-larigot. .Il est certain que nous n’avons pas le même budget de communication que des marques bien établies. Nos coûts de production sont eux incompressibles. Pour proposer des produits à des prix raisonnables nous avons réduit nos marges au maximum. Ainsi, si vous comparez des produits Sevenlie avec d’autres produits équivalents, vous vous rendrez compte que d’un point de vue qualité-prix vous êtes largement gagnants.

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